Formation à l’examen : R, L et C en régime sinusoïdal
par F5FOD, Jean-Pierre Waymel
Le courant sinusoïdal iDans cette causerie, chaque composant sera considéré comme parfait.
Il sera traversé par un courant sinusoïdal i dont voici la forme : et les caractéristiques :
- période : T,
- fréquence : F = 1/T,
- pulsation : ω = 2πF = 2π/T,
- passages par 0 (ampère) à t = 0, t = T/2 et t = T,
- passage au maximum imax à t = T/4,
- passage au minimum imin = −imax à t = 3T/4. Le courant sinusoïdal i traverse une résistance R de résistance R
Un peu de vocabulaire
Le composant « résistance » devrait être appelé « résistor », le mot « résistance » exprimant la propriété physique du composant.
Mais en France, la plupart du temps, le terme « résistance » et son abréviation « R » sont utilisés pour désigner à la fois le composant, sa propriété et sa valeur (en ohms). La tension u aux bornes de la résistance R
Aux bornes de la résistance R traversée par notre courant i, nous obtenons une tension u :
- sinusoïdale,
- en phase avec le courant i. Par rapport au courant i, cette tension u a donc :
- la même période : T,
- la même fréquence : F = 1/T,
- la même pulsation : ω = 2πF = 2π/T. Les valeurs maximales de u et de i obéissent à la relation suivante :
(1)
Il en est de même bien évidemment pour leurs valeurs minimales. Représentation (ou diagramme) de FresnelÀ partir d'un point A, traçons une ligne horizontale vers la droite.
Sur cette ligne, traçons une flèche partant également du point A et se dirigeant également vers la droite.
La longueur de cette flèche sera proportionnelle à la valeur maximale du courant i, soit imax.
Bien entendu, au préalable, une échelle de courant aura été déterminée, par exemple 1 cm pour 1 mA.
C'est la flèche rouge sur le diagramme suivant : Traçons maintenant une autre flèche partant du même point A.
La longueur de cette seconde flèche sera proportionnelle à la valeur maximale de la tension u, soit umax.
Bien entendu, au préalable, une échelle de tension aura été déterminée, par exemple 1 cm pour 10 V. L'angle en A entre la flèche de la tension u et la flèche du courant i sera égal à l'angle de déphasage de u par rapport à i.
Ici, dans le cas de la résistance (parfaite), i et u sont en phase. L'angle de déphasage est donc égal à 0°.
Par conséquent, la flèche de la tension se trouvera « sur » la flèche du courant.
Dans la représentation ci-après, nous avons décalé verticalement la flèche (verte) de la tension afin de pouvoir la visualiser entièrement : En mathématique, ces flèches s'appellent des vecteurs.
Un vecteur est défini par une direction, un sens et une longueur.
Par exemple, pour le vecteur « courant i » :
- sa direction est « l'horizontale »,
- son sens est « vers la droite »,
- sa longueur est ici égale à imax. Le courant sinusoïdal i traverse une bobine L d'inductance L
Un peu de vocabulaire
Le composant « bobine » est parfois appelé « bobinage », ce qui est encore correct bien que le terme « bobinage » exprime plutôt l'opération permettant de réaliser… une bobine !
Par contre, les mots « inductance » et « self » sont impropres à désigner une bobine car ils désignent la propriété physique du composant.
Néanmoins, l'abréviation « L » est utilisée pour désigner à la fois le composant, sa propriété et sa valeur (en henrys) ! La tension u aux bornes de la bobine L
Aux bornes de la bobine L traversée par notre courant i, nous obtenons une tension u :
- sinusoïdale,
- en quadrature avance sur le courant i. Par rapport au courant i, cette tension u a donc :
- la même période : T,
- la même fréquence : F = 1/T,
- la même pulsation : ω = 2πF = 2π/T. La tension u est en avance d'un quart de période (T/4) sur le courant i.
L'angle de déphasage de u par rapport à i est égal à +90°. Les valeurs maximales de u et de i obéissent à la relation suivante :
(2)
Il en est de même bien évidemment pour leurs valeurs minimales. Représentation (ou diagramme) de FresnelTraçons la flèche imax comme nous l'avons fait pour la résistance R : De même, traçons maintenant la flèche umax.
L'angle en A entre la flèche de la tension u et la flèche du courant i sera égal à l'angle de déphasage de u par rapport à i, soit +90° pour notre bobine (parfaite).
Par conséquent, la flèche de la tension u sera perpendiculaire à la flèche du courant i et orientée vers le haut car l'angle est positif (ce qui correspond au sens « trigonométrique », c-à-d contraire au sens des aiguilles d'une montre) : Le courant sinusoïdal i traverse un condensateur C de capacité C
Un peu de vocabulaire
Le composant « condensateur » est parfois appelé « capacité » ou « capa », ce qui est incorrect car ces termes désignent la propriété physique du composant.
Néanmoins, l'abréviation « C » est utilisée pour désigner à la fois le composant, sa propriété et sa valeur (en farads) ! La tension u aux bornes du condensateur C
Aux bornes du condensateur C traversé par notre courant i, nous obtenons une tension u :
- sinusoïdale,
- en quadrature retard sur le courant i. Par rapport au courant i, cette tension u a donc :
- la même période : T,
- la même fréquence : F = 1/T,
- la même pulsation : ω = 2πF = 2π/T. La tension u est en retard d'un quart de période (T/4) sur le courant i.
L'angle de déphasage de u par rapport à i est égal à −90°. Les valeurs maximales de u et de i obéissent à la relation suivante :
(3)
Il en est de même bien évidemment pour leurs valeurs minimales. Représentation (ou diagramme) de FresnelTraçons la flèche imax comme nous l'avons fait pour la résistance R : De même, traçons maintenant la flèche umax.
L'angle en A entre la flèche de la tension u et la flèche du courant i sera égal à l'angle de déphasage de u par rapport à i, soit −90° pour notre condensateur (parfait).
Par conséquent, la flèche de la tension u sera perpendiculaire à la flèche du courant i et orientée vers le bas car l'angle est négatif (ce qui correspond au sens contraire du sens « trigonométrique », c-à-d dans le sens des aiguilles d'une montre) : Encore un peu de vocabulaire : réactance inductive et réactance capacitive
Réactance
Quand la tension u aux bornes d'un composant est en quadrature avec le courant i qui le traverse, on appelle « réactance X » le rapport suivant :
Comme on divise alors des volts par des ampères, on obtient des ohms et par conséquent la réactance s'exprime en ohms. Réactance inductive
C'est la réactance XL d'une bobine.
La pulsation ω étant égale à 2πF, nous obtenons :
Fondamental : la réactance inductive d'une bobine est proportionnelle à son inductance L et à la fréquence F du signal qui lui est appliqué. Réactance capacitive
C'est la réactance XC d'un condensateur :
Fondamental : la réactance capacitive d'un condensateur est inversement proportionnelle à sa capacité C et à la fréquence F du signal qui lui est appliqué. Avec les valeurs efficaces
La tension u et le courant i étant sinusoïdaux, nous pouvons également utiliser leurs valeurs efficaces :
Ainsi, pour une résistance, l'expression (1) devient :
Et pour une bobine et un condensateur, les expressions (2) et (3) s'écrivent alors :
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