ARISS 2009
Article du «PARISIEN – Essonne» du 02 Avril 2009
« C’est comme si on était dans l’espace avec lui »
Hier, comme peu d’enfants avant eux depuis 1999, des écoliers ont dialogué avec le
commandant de la station spatiale internationale qui passait au-dessus de la France.
Sandrine Binet | 03.04.2009, 07h00
Hier après-midi ,15 h 34. Le silence se fait dans l’espace Salvador-Allende de Viry-Châtillon
empli d’enfants et de parents d’élèves. Seul un crachouillis sort des enceintes. Soudain, une
voix masculine résonne dans le gymnase. « Good Afternoon, ISS calling ». Des yeux se lèvent
vers le ciel. Car l’homme qui vient d’entrer en contact avec les radioamateurs de Viry, sous le
regard ébahi des écoliers, n’est autre que Mike Fincke, le commandant américain de la Station
spatiale internationale, qui passe en ce moment même au-dessus de la France, à 27 700 km/h.
C’est parti pour dix minutes d’échange express. Eric, un opérateur bénévole, pose dans un
anglais parfois hésitant, 16 questions préparées par les élèves de deux classes de CM 1 et CM
2 de la commune. A 400 km au-dessus d’eux, l’astronaute répond d’une voix à peine
brouillée. En direct, deux interprètes prennent en note les réponses, pour les traduire aux
enfants à l’issue de la conversation.
« Good afternoon, ISS calling »
Les petits curieux pourront ainsi apprendre que les habitants de l’ISS, enfermés là-haut depuis
le mois de novembre, peuvent communiquer deux fois par jour avec leur famille. Qu’ils ont
emmené avec eux des fourmis et des araignées, qui ont survécu quelques mois en apesanteur.
Et que le meilleur souvenir de Mike Fincke reste une sortie dans l’espace.
« Ça fait bizarre de l’entendre, on a l’impression qu’il est tout près », souffle Mégane, 10 ans,
des étoiles dans les yeux. « C’est un peu comme si on était dans l’espace avec lui », ajoute
Inès, 11 ans. Enzo, lui, a déjà décidé de devenir astronaute, pour « m’amuser à faire des
cascades en apesanteur » et « faire des expériences pour découvrir de nouveaux médicaments
».
C’est la mairie et le club radio- amateur de Viry qui ont eu l’idée de cet échange hors du
commun. Une façon originale de célébrer le centenaire de Port Aviation, le premier aérodrome
civil au monde. Depuis septembre, deux classes des écoles Albert-Camus et Jules-Verne
travaillaient autour de ce projet, abordant ainsi toutes les matières scolaires de manière
ludique et motivante.
« On amène du rêve aux enfants, glisse Eric Billia, radioamateur qui a organisé l’opération,
réunissant une dizaine de bénévoles, une antenne motorisée, deux émetteurs-récepteurs et un
groupe électrogène de secours. C’est un beau projet, très rare, car l’ISS ne communique que
40 fois par an avec des radioamateurs du monde entier. »
« En France, seule une dizaine d’écoles ont participé à ces échanges depuis 1999 », précise
Christophe Candebat, président de l’Amsat, association de radio-satellite.